Fonctionnement
Le fonctionnement de l’UNESCO repose sur trois composantes clés:
– une structure de gouvernance intergouvernementale, articulée autour de la Conférence générale, du Conseil exécutif et du Secrétariat;
– un réseau mondial de partenaires et d’institutions spécialisées qui assurent la mise en œuvre des programmes; et
– un système de financement mixte, fondé sur les contributions des États membres et des ressources extrabudgétaires.

Gouvernance
Agence spécialisée du système des Nations Unies, l’UNESCO compte 194 États membres (en date du 14.07.2025). Son fonctionnement repose sur trois organes principaux, chacun ayant un rôle complémentaire:
La Conférence générale
La Conférence générale est l’organe suprême de l’UNESCO. Elle réunit les 194 États membres tous les deux ans (années impaires, à l’automne) au siège à Paris ou dans une autre ville hôte. Elle:
- définit les orientations stratégiques de l’Organisation,
- adopte deux documents fondamentaux:
- le document C/4, ou Stratégie à moyen terme, qui fixe les priorités et objectifs de l’UNESCO sur huit ans,
- le document C/5, ou Programme et budget, qui décrit les actions concrètes à mettre en œuvre et les ressources budgétaires allouées sur deux ans,
- élit les 58 membres du Conseil exécutif,
- nomme le Directeur ou la Directrice général-e sur proposition du Conseil exécutif.
► FAQ: C/4 et C/5, que signifient ces documents? (cliquez ici)
L’UNESCO planifie son action à deux niveaux complémentaires, à travers deux documents stratégiques: le C/4 et le C/5.
Le C/4 – Stratégie à moyen terme
Le document C/4 définit la vision globale, les priorités et les objectifs de l’Organisation pour une période de huit ans. Il fixe les grands axes d’intervention dans les domaines de l’UNESCO. Le C/4 trace ainsi le cap stratégique à suivre sur le moyen terme.
Le C/5 – Programme et budget
Le document C/5 est élaboré tous les deux ans. Il traduit concrètement la stratégie du C/4 en programmes, projets et activités à mettre en œuvre, avec les ressources humaines et financières nécessaires. Il précise également les échéances, les zones géographiques d’intervention et les partenaires impliqués.
Le C/5 découle directement du C/4. Il permet à l’UNESCO de mettre en œuvre sa stratégie de manière progressive, tout en s’adaptant tous les deux ans à l’évolution des contextes internationaux et aux priorités des États membres. Il garantit ainsi la cohérence de l’action, tout en maintenant l’Organisation opérationnelle et réactive. Autrement dit, le C/4 pose le cap, le C/5 planifie la route, étape par étape.
Le Conseil exécutif
Le Conseil exécutif est composé de 58 États membres, élus pour quatre ans par la Conférence générale. Tous les deux ans, la moitié des sièges (29) est renouvelée, ce qui permet d’assurer à la fois continuité des travaux et renouvellement de sa composition.
Le Conseil exécutif fait le lien entre la Conférence générale et le Secrétariat. Il joue un rôle de supervision et d’orientation stratégique, ce qui signifie qu’il veille à la mise en œuvre des décisions adoptées par la Conférence générale, qu’il évalue les actions entreprises, et qu’il guide le travail de l’Organisation entre les sessions plénières de la Conférence générale. Concrètement, il:
- se réunit deux fois par an à Paris,
- prépare les travaux de la Conférence générale,
- examine le programme et le budget proposés,
- surveille la gestion administrative et financière de l’Organisation,
- propose un-e candidat-e à la fonction de Directeur ou Directrice général-e, qui est élu-e par la Conférence générale pour un mandat de quatre ans.
► FAQ: Quel est le rôle de États membres dans ces organes? (cliquez ici)
Les États membres jouent un rôle central dans la gouvernance de l’UNESCO. Selon l’organe dans lequel ils siègent, ils disposent de droits d’initiative, d’intervention, de proposition et de décision.
Au sein des deux organes principaux — la Conférence générale et le Conseil exécutif — les États membres peuvent soumettre des projets de résolution ou d’amendement, proposer de nouvelles initiatives, et prendre part activement aux débats et aux négociations. Par ces moyens, ils exercent une influence directe sur l’orientation stratégique et programmatique de l’UNESCO, notamment à travers l’élaboration des documents C/4 et C/5.
À la Conférence générale, tous les États membres siègent sur un pied d’égalité et disposent pleinement du droit de décision. Au Conseil exécutif, seuls les 58 États membres élus ont droit de décision. Les autres États peuvent y assister en tant qu’observateurs, sans droit de vote.
L’UNESCO privilégie le consensus pour l’adoption de ses décisions. Le vote formel est rarement utilisé, sauf lors des élections (par exemple, celle du Directeur / de la Directrice général-e). Toutefois, le règlement intérieur prévoit que tout État membre peut demander un vote sur une question, même si cela reste exceptionnel dans la pratique.
Le Secrétariat
Bras exécutif de l’UNESCO, le Secrétariat met en œuvre les décisions prises par les États membres. Il est dirigé par le Directeur ou la Directrice générale, actuellement Audrey Azoulay (élue en 2017, reconduite en 2021 pour un deuxième mandat). Le Secrétariat compte environ 2’000 collaborateurs, répartis entre le siège à Paris et dans les bureaux hors siège répartis dans le monde, dont un se trouve à Genève, ainsi que dans des instituts spécialisés et centres technique.



Bâtiment de l’UNESCO à Paris avec, dans le hall principal, « L’Homme qui marche » du sculpteur suisse Alberto Giacometti © Commission suisse pour l’UNESCO
Un réseau mondial d’action
Pour mettre en œuvre ses programmes et atteindre ses objectifs dans le monde entier, l’UNESCO s’appuie sur un vaste réseau de partenaires et d’institutions spécialisées, qui relaient son action à différents niveaux:
- Les centres et instituts de catégorie I, comme par exemple le Bureau international d’éducation (BIE) basé à Genève, qui font partie intégrante de l’UNESCO. Ils contribuent directement à l’élaboration des politiques et à la mise en œuvre des programmes de l’Organisation.
- Les centres et instituts de catégorie II, placés sous l’égide de l’UNESCO. Ces institutions autonomes collaborent avec l’UNESCO dans des domaines spécifiques.
- Les Chaires UNESCO, qui créent des réseaux universitaires et de recherche sur des sujets prioritaires, favorisant le dialogue scientifique international, la formation et l’innovation.
- Les écoles associées, et autres réseaux de la société civile, qui sensibilisent les jeunes et les citoyens aux valeurs de l’UNESCO et les impliquent dans des projets éducatifs, culturels ou environnementaux.
- Les commissions nationales pour l’UNESCO, présentes dans chaque État membre, qui assurent la coordination entre l’Organisation et les autorités nationales, les milieux scientifiques, éducatifs et culturels. Elles jouent un rôle essentiel dans la diffusion des programmes, la participation nationale aux instances de l’UNESCO et le suivi de sa mise en œuvre sur le terrain.
Ce réseau mondial permet à l’UNESCO de traduire ses priorités globales en actions concrètes et adaptées aux contextes locaux, tout en favorisant la coopération internationale dans ses domaines de compétence.
► FAQ: Centres de catégorie I et II, quelle différence? (cliquez ici)
L’UNESCO travaille avec deux types de centres spécialisés pour appuyer la mise en œuvre de ses programmes dans ses domaines de compétence (éducation, sciences, culture, communication et information):
Centres de catégorie I
Ce sont des instituts directement rattachés à l’UNESCO, faisant partie intégrante de l’Organisation.
Ils sont financés par le budget ordinaire de l’UNESCO et leur personnel peut être composé de fonctionnaires internationaux de l’UNESCO. Ces centres contribuent à l’élaboration des politiques, à la production de connaissances et à la mise en œuvre des programmes globaux.
Centres de catégorie II
Ce sont des institutions autonomes, placées sous l’égide de l’UNESCO, mais financées et administrées par les États hôtes ou d’autres partenaires.
Bien qu’ils ne fassent pas partie de l’UNESCO juridiquement, une convention signée entre le centre et l’UNESCO définit leur collaboration. Ces centres sont spécialisés dans des domaines techniques ou régionaux et jouent un rôle essentiel dans la diffusion de l’expertise, la formation, et le renforcement des capacités.
Ils permettent à l’UNESCO d’étendre sa portée sans engager directement de ressources financières ou humaines à long terme.
L’UNESCO coopère également avec d’autres organismes des Nations Unies, des associations professionnelles et scientifiques, ainsi que des organisations et fondations non gouvernementales. Ainsi, quelques 350 organisations non gouvernementales (ONG) travaillent avec l’Organisation sur des projets spécifiques.

Financement de l’UNESCO
Le budget de l’UNESCO repose principalement sur les contributions obligatoires des États membres, calculées selon un barème défini par l’Assemblée générale des Nations Unies en fonction de la capacité économique de chaque pays. Il s’agit de la source principale de financement de l’Organisation. Ces contributions alimentent le budget ordinaire, destiné à couvrir les coûts de fonctionnement, les salaires du personnel et les programmes de base. La Suisse contribue à hauteur de 1,05 %, soit environ 3,4 millions de francs suisses par an.
En complément, l’UNESCO reçoit des contributions extrabudgétaires, versées volontairement par des États membres, des agences de coopération, des fondations ou des partenaires privés. Ces fonds, affectés à des projets spécifiques, représentent aujourd’hui plus de 400 millions USD par an. Bien qu’ils permettent de financer des actions ciblées, ils sont moins prévisibles et n’offrent pas la même stabilité que le budget régulier.
Le budget intégré de l’UNESCO regroupe ces deux sources de financement — budget ordinaire et contributions extrabudgétaires — dans un cadre unique de planification. Cette approche permet d’assurer une cohérence entre les objectifs stratégiques de l’Organisation et les ressources mobilisées. Elle facilite également la transparence et la coordination entre les différents types de financements.
Depuis 2011, le non-paiement des contributions par certains États membres, en particulier les États-Unis, a entraîné des contraintes budgétaires majeures. L’Organisation a dû mettre en œuvre des mesures d’économies, réduire ses effectifs, rationaliser ses programmes et limiter ses dépenses administratives. Ce contexte a renforcé la nécessité de réformes internes, destinées à accroître l’efficacité et à adapter la gestion aux réalités financières.
Soucieuse de transparence, l’UNESCO a mis en place un portail public d’information financière (Core Data Portal), accessible à tous, qui permet de suivre en temps réel l’origine, l’affectation et l’utilisation des fonds.
